UTELLE « les 5 villages »
Dans la région Provence Alpes Côte d’Azur, au sud-est des Alpes-Maritimes, au confluent du fleuve Var et de la rivière Vésubie, la commune d’Utelle est la porte d’entrée de la Vallée de la Vésubie vers le Mercantour.
C’est une des communes de la Métropole Nice Cote d’Azur la plus étendue des Alpes-Maritimes (6797 hectares)
Elle se compose de 5 villages répartis autour du sanctuaire de la Madone d’Utelle haut lieu du culte catholique.
Des chemins relient chaque village entre eux et permettent d’avoir, pour chacun, un accès vers ce sanctuaire, site privilégié qui domine à 1200 mètres d’altitude avec un panorama exceptionnel, à 360° entre mer et montagne.
Que ce soit au départ de la vallée du Var, comme pour le hameau du Chaudan ou dans la vallée de la Vésubie, les différents hameaux ont tous leur identité et forment ensemble la commune d’Utelle.
Utelle
Utelle, autrefois bourgade importante, située au carrefour des sentiers muletiers de communication reliant les vallées de la Tinée et de la Vésubie, prospère grâce au commerce du sel, étape obligatoire sur cette route allant vers la Savoie et le Piémont. Aujourd’hui encore les traces d’un glorieux passé sont omniprésentes.
Utelle est un paisible village perché traversé par le célèbre GR5, sentier de randonnée reliant La Mer Méditerranée à La Mer du Nord sur 2500 kms en passant notamment par l’ancien camp militaire situé dans la forêt communale aux Granges de la Brasque.
Le village recèle un joyau architectural, l’église Saint Véran, qui est une des plus anciennes de la vallée dans son état extérieur. Romane à l’origine et reconstruite au 16ème siècle, l’église St Véran semble monumentale pour un si petit village, avec son clocher roman, son porche gothique et son retable.
Qu’il est doux en été de flâner dans les rues et ruelles en escalier d’Utelle, accompagné du glouglou de ses fontaines, et d’admirer ces maisons médiévales en vieille pierre, parfois avec arcades, souvent parfaitement restaurées et fleuries.
Et peut-être parviendrez-vous à décrypter les mystérieux motifs qui ornent les linteaux de plusieurs portes anciennes : les historiens s’interrogent encore sur leur signification…
Tout près, une chapelle des pénitents Blancs, classée Monument historique, discrètement baroque avec sa façade repeinte en jaune pâle, se visite à la demande.
Le Figaret
En remontant la vallée on accède au Figaret, avec sa quiétude, doté du seul canal d’irrigation de la commune : le canal de la Vignasse. De Sainte Thérèse jusqu’au Blaquet, en passant par la Ville, le Paradis, l’Ecole, le Collet, la Vigne, les Merles, Sainte Anne ; des quartiers ensoleillés qui s’étendent en toute quiétude au pied du Brec.
La prise d’eau du Canal de la Vignasse, plus que centenaire et d’une longueur dépassant les 4 km, le canal de la Vignasse est utilisé encore aujourd’hui pour arroser jardins et potagers.
Entretenu comme par le passé par des bénévoles qui veillent à son entretien et à son fonctionnement.
Le sentier qui le longe jusqu’à la prise d’eau, passe à travers les sous-bois et surplombe les falaises d’un canyon.
Le Cros d’Utelle
Tout un réseau de chemins muletiers soutenus par de multiples ouvrages d’art relie le village d’Utelle, perché à 800 m d’altitude, à ses différents hameaux.
En remontant la vallée de la Vésubie, le Cros d’Utelle, « le creux sous le village perché d’Utelle. », petit hameau entouré d’oliviers situé en aval de la vallée, offre un endroit de charme et de calme que l’on peut emprunter grâce au GR5 qui relie Nice à la Hollande.
Dans cette conque ensoleillée, plusieurs sources, des terres cultivables et le passage de la route du sel (GR5) la création d’un habitat dispersé divisé en huit quartiers : La Gare, La Madone, L’Eglise ou Sainte Trinité, le Collet des moutons, le Colombier, Les Seren, Les Padres et la Villette.
C’est ici, de ce charmant hameau, que démarre le parcours où l’on admirera le talent des Anciens en parcourant un large chemin au pavage encore intact sur certaines portions.
Le sentier, foulé depuis des siècles, surplombe les Gorges de la Vésubie.
Depuis l’église du Cros d’Utelle entourée d’olivaies entretenues jusqu’aux ruelles typiques du village d’Utelle en passant par la charmante chapelle Saint-Antoine, isolée et majestueuse, on dominera tout au long du parcours la profonde entaille des gorges de la Vésubie, avec en filigrane la haute Gordolasque.
Les randonneurs apprécieront les merveilleux paysages qu’ils traverseront.
Le Chaudan
Avec ses 70 habitants,le petit village du Chaudan occupe la pointe de terre au confluent du Var et de la Vésubie, sur la rive gauche du fleuve à 1 kilomètre de Plan du Var et à 19 Kilomètres d’Utelle, ce hameau marque l’entrée de la commune d’Utelle en venant de Nice.
La gare du train des pignes constitue un moyen original d’accéder à cet agréable petit village. Le GR vous conduira jusqu’à Utelle en passant par le Reveston, ancien hameau de la commune.
Saint Jean la Rivière
Saint Jean la Rivière est le centre géographique et administratif de la Commune d’Utelle.
A Saint-Jean-La-Rivière, on se trouve à la croisée des routes entre le haut de la vallée et la direction d’Utelle.
La Mairie y est installée ainsi que « l’Ecole des 5 villages » qui accueille aujourd’hui plus de 80 élèves et qui constitue un centre de vie important de la commune.
Le pont de Saint-Jean-la-Rivière construit en 1908, par l’entreprise Thorrand et Cie, pour la ligne de tramway des Alpes-Maritimes entre la station Levens-Vésubie et Saint-Martin-Vésubie.
Ce pont surplombe la prise d’eau du canal de la Vésubie, canal qui alimente les différents villages jusqu’à la ville de Nice, par gravité, en aérien et en souterrain, jusqu’à la station de Rimiez. Cet aqueduc est réalisé à partir de 1881 par la Compagnie générale des eaux sur un projet de l’ingénieur E. Delacroix. L’ensemble des ouvrages de départ du canal dit de Saint-Jean-la-Rivière est inscrit au titre des monuments historiques le 28 novembre 2001.
L’Imberguet, connu par sa fête de la saint Jean, très conviviale, signale la sortie de la commune.
Le Sanctuaire de la Madone d’Utelle
Le sanctuaire fut fondé en 850, puis reconstruit en 1806 à la suite de sa dévastation pendant la révolution. Une légende est à l’origine de la construction du sanctuaire. Vers l’an 850, un navire espagnol longeait le Golfe de Nice lorsque, Arrivé à l’embouchure du Var, il fut surpris par une terrible tempête. Près de périr, les marins prièrent le ciel de les épargner et ils firent vœu de bâtir un oratoire dédié à la Vierge Marie au cas où ils survivraient. Marie apparut, les aida et leur désigna une montagne qui dominait toutes les vallées de la région. La puissante Mère de Dieu les avait exaucés. Fidèles à leur promesse ils érigèrent un « Pilon » commémoratif du prodige. Le « pilon » fut agrandi, transformé. Il devint une chapelle et nous voyons bientôt les Syndics d’Utelle et le Clergé y organiser de grands pèlerinages. Les évêques de Nice, et Rome même, encouragent cette dévotion.
Les populations de la montagne aidèrent à la reconstruction du sanctuaire en 1806. De dix lieues à la ronde, on vint travailler et offrir des dons en nature. Sur les épaules ou à dos de mulets, les matériaux arrivèrent au sanctuaire.
Pour fêter le millénaire de sa construction, l’on construisit un cloître autour de la chapelle qui fut inauguré en 1871. D’abord cloître ouvert, il fut très vite fermé par des murs épais ou seules de petites fenêtres laissent entrer le jour. De l’intérieur l’on peut très bien voir les piliers et les murs postérieurs. Sur le côté ouest se trouve un chemin de croix dû à un artiste local du 19ème siècle.
Les étoiles
Aujourd’hui, on peut remarquer à cet emplacement de petites pierres étoilées. Ces minuscules étoiles de la Madone d’Utelle ne sont autres que des articles d’animaux marins, des Crinoïdes, proches parents des oursins. Mais, alors que les Oursins sont des animaux libres de leurs déplacements, les Crinoïdes fixés à demeure au substrat ou sur des troncs d’arbres par un pédoncule plus ou moins long à l’extrémité duquel se situe le calice, c’est-à-dire l’animal proprement dit. Et le calice est doté de bras qui entourent la bouche et peuvent s’ouvrir comme les pétales d’une fleur. D’où le terme de Lys de mer qui sert parfois à les désigner.
Actuellement, ces animaux étranges existent encore et déterminent par endroits de vastes prairies sous-marines.
Jadis, ils étaient également très répandus et, après leur mort, la décomposition libérait, pour chaque animal, des centaines de pièces calcaires de formes parfois rondes, plus fréquemment étoilées, les articles qui composent la tige.
Ce sont précisément ces articles à cinq rayons qui se rencontrent sur les pentes de la Madone d’Utelle.
Il y a environ 140 millions d’années, la mer recouvrait à peu près en totalité, à l’exception d’une partie de la haute chaîne de l’Argentera-Mercantour, qui elle existait déjà, l’emplacement futur de la région niçoise. Aux environs de ce qui, beaucoup plus tard, deviendrait Utelle, le fond marin était couvert d’une pelouse à Crinoïdes de l’espèce Isocrinus peyroulensis dont les débris cumulés à profusion, se rencontrent dans les marno calcaires de l’étage Hauterivien (Crétacé inférieur).
Ensuite, beaucoup plus tard, le plissement alpin amena la surrection des Alpes-Maritimes. L’érosion libéra périodiquement de la roche les minuscules articles de Crinoïdes joints à d’autres fossiles que l’on peut récolter dans les environs d’Utelle.
Il convient de remarquer pour terminer que la forme même de ces pièces calcaires et le dessin étoilé qui les ornent peut rendre compte de la légende qui les entoure. Sur le plateau l’on trouve toujours de très nombreuses étoiles… en se baissant, clin d’œil de la nature, et de la vierge pour nous apprendre l’humilité et la simplicité.
LES GRANGES DE LA BRASQUE
Les photographes avides de clichés panoramiques trouveront leurs bonheurs en toutes saisons, en marchant, toujours sur le GR5 jusqu’aux granges de la Brasque à 1700 m d’altitude. Sa forêt communale de Manoïnas, sa vacherie et sa fruitière, au milieu de sapins, épicéas et mélèzes, attend les promeneurs recherchant la fraicheur au plus fort de la chaleur estivale.
Nous vous invitons à cette balade qui s’arrêtera au Mont Tournairet à 2086m limite de notre commune.